Il existe une différence manifeste entre l’image que l’Armée a dans la population et l’adhésion des Français à l’effort de Défense. Le livre blanc de 2008 a consacré un chapitre à l’adhésion de la Nation à sa défense, en a souligné l’importance et a préconisé différentes voies permettant de la développer (formation citoyenne, service civique, développement des réserves, …).
Malheureusement les propositions n’ont pas reçu de suites à la hauteur de l’enjeu et l’on note que certaines décisions prises, comme l’importante réduction de la présence militaire sur le territoire, vont même à contre-courant du but affiché.
Le livre blanc de 2013 ne consacre pas de chapitre à ce sujet et ne l’évoque que marginalement dans un sous-chapitre intitulé « les hommes et les femmes au service de la défense et de la sécurité nationale », la question du rapport de l’ensemble des citoyens à la défense étant d’ailleurs quasiment occultée.
La défense d’un pays démocratique ne peut être efficace que si sa population se sent concernée par cette défense et se montre prête à accepter les sacrifices qui pourront lui être demandés si le pays est confronté à une situation exceptionnelle.
L’insuffisance d’adhésion des citoyens à la défense du pays affaiblit ses capacités de défense et aussi la crédibilité de la dissuasion nucléaire.
Le désintérêt des responsables politiques pour la solidarité de défense, dans le climat de dégradation de la cohésion nationale que nous observons, est surprenant et inquiétant.