Né en 1936 à Bouligney en Haute-Saône, Jean-Noël SORRET, marqué par la carrière glorieuse de son cousin, le capitaine André SORRET, 2e DB et compagnon de la Libération, qui sera tué au combat en Indochine en 1949 vivra trois vies professionnelles et une vie familiale très denses
Enfant de troupe (Autun 1948 – Aix 1951-1953), sous-officier instructeur Artillerie en Indochine (Cambodge), élève officier à l’ESMIA (général Laperrine 1956-1958), offi cier d’Artillerie en Algérie (blessé et cité), et en Allemagne (Honest-John), il est au BTEMS (maîtrise de Physique Chimie) pendant les événements de mai 68. Attendre l’ennemi dans « le désert des Tartares » lui semble alors vain, il choisit l’action et rejoint le Matériel, au contact avec les réalités de la vie industrielle et de la technique, avec le grade de commandant. Il y gravit tous les échelons en occupant alternativement des postes de commandement et de décision
Chef du service des ateliers à l’ERM de Versailles, chef de section coordination à la sous-direction technique de la DCMAT puis directeur de l’ERGM de Bruz, il acquiert la connaissance intime du fonctionnement du Service et s’impose avec une autorité, une habileté et une effi cacité remarquées. Il laissera à Bruz une véritable vénération, et en conservera un souvenir ineffaçable
Attiré par la gestion fi nancière, il s’oriente vers la fonction stratégique de l’approvisionnement et commandera, comme offi cier général, le Service Central des Approvisionnements avant de devenir Directeur Central du Matériel de 1991 à 1995. Auditeur du CHEM et de l’IHEDN (36e SN), il crée en 1984 le poste d’Adjoint Matériel du Commandant de la FAR (Force d’Action Rapide) et retrouvera plus tard l’ambiance des opérations comme directeur du SCA en se positionnant temporairement en Arabie Saoudite durant la Guerre du Golfe en 1991, axant ainsi l’effort de son Service sur cette opération majeure. Dans le même but, fondateur du Forum Entreprises Défense de Satory, il développe des relations de partenariat entre la Défense et ses fournisseurs, en particulier les PME, avec la CCI de Versailles. Il prend conscience des insuffi sances du système d’informations, pourtant stratégique, et lance le projet SIMAT qu’il portera durant tout son mandat à la DCMAT
C’est aussi un homme de réseaux multiples ne supportant pas l’inaction. Le général SORRET déploiera son énergie en deuxième section, dès mi-1995, comme consultant indépendant.
Devenu président de l’ARCO, il fera de cette entité un outil remarquable au service de la reconversion des offi ciers. Dans le domaine associatif, il est un membre respecté de la commission du prix VAUBAN de l’IHEDN, et de clubs comme le Rotary, le Lions, le Club Raspail. Il est président d’honneur du Club des passionnés du SIMAT. Il est élu en 2012 au conseil d’administration de l’ANOCR où il donnera une impulsion reconnue au dossier du Bulletin trimestriel et y travaillera jusqu’au bout
Commandeur de la Légion d’honneur, il avait reçu la plaque de Grand Officier de l’Ordre National du Mérite en janvier 2012. Marié à Gisèle, normalienne et professeur agrégée de physique en Classes préparatoires, c’est entouré de son affection et de celle de ses enfants et petits enfants qu’il s’est éteint le 6 février 2013. Il est inhumé dans le cimetière de son village natal de Bouligney où il comptait de nombreux amis.