Mes chers camarades
Vous avez souvent lu ici même l’inquiétude qui pèse sur nous depuis un certain temps déjà dans ce monde que nous avons toujours qualifié de dangereux. La guerre est là désormais, juste en périphérie de notre Europe, avec ses horreurs qui éclatent à la face du monde. Il y avait bien d’autres guerres en cours mais aucune ne nous a autant décillé les yeux. Les empires s’affrontent désormais ouvertement, les alliances politiques et militaires se nouent et se dénouent au gré de l’intérêt des nations.
Nous reviennent en mémoire, parfois, les bribes de notre Histoire apprises en classe dont nous redécouvrons les convulsions. Il est bien tôt encore pour tirer les leçons de ces événements redoutables dont personne ne peut prédire ni le déroulement ni la fin.
Ce que nous savons cependant, nous anciens militaires d’expérience, c’est qu’une nation se défend par les armes que si tout son peuple soutient ses combattants, participe au combat et veut vaincre. Il est bien tard désormais pour reformater des armées et des armements aussi tristement laminés par l’optimisme un peu béat de gouvernants sans vision géopolitique claire.
Que nous reste-t-il maintenant ?
Nous lancer dans une économie de guerre ? Il est temps d’en définir les contours dans un monde globalisé où chaque nation dépend des autres.
Mobiliser une nation et sa représentation nationale tout nouvellement éclatée ? Oui sans doute, mais connaissons-nous les ressorts psychologiques d’une telle politique ?
La nécessité absolue n’apparaît que bien tard dans ce monde d’hésitants. Nous devons trouver en nous-mêmes les forces morales indispensables à ce sursaut. Il nous faut trouver une voie dans ce monde d’opinions éclatées d’une société irénique. Envisager le pire ne signifie pas s’y résoudre mais se battre pour éventuellement l’éviter. À nous d’y participer s’il le faut ! Soyons courageux.
Très amicalement.
V.A. (2s) Michel OLHAGARAY Président de l’ANOCR