Mes chers camarades
L’actualisation de la Loi de Programmation Militaire trace de nouvelles priorités et de nouvelles voies d’action pour nos forces armées.
On voit enfin apparaitre, peu à peu, à sa place, c’est-à-dire la première, la nécessité fondamentale d’assurer en tout temps la sécurité des citoyens.
Bien entendu l’urgence de la situation, qui ne semblait pas correctement prise en compte dans le Livre blanc, impose une fois encore quelques replâtrages rapides. Il serait temps maintenant de mettre sur pied une architecture de protection de la population qui englobe l’action de tous les acteurs concernés. Les armées ont déjà esquissé des amorces de réponse dans les limites de leurs responsabilités, “ Au contact ” pour l’Armée de Terre par exemple, mais c’est du gouvernement et du Parlement que nous attendons enfin une réflexion globale et des propositions concrètes.
Ce sujet mérite un travail en profondeur de l’Assemblée Nationale et du Sénat afin qu’émerge un consensus indispensable.
Il est évident aussi que la sécurité de nos concitoyens est indissociable de la sécurité des européens et qu’une action efficace ne peut être menée dans ce domaine qu’en coordination étroite et toujours renforcée avec les pays de l’Union Européenne. Les événements se précipitent, la crise grecque, l’augmentation spectaculaire et désordonnée des flux migratoires nous interpellent et nous font craindre que notre nation, comme les autres pays de l’Union, soit peut-être à brève échéance à la croisée des destins. Il faut y voir plus clair désormais sur la cohérence de notre politique diplomatique et d’aide économique, nos interventions militaires et la protection des citoyens.
Cette rentrée verra aussi se mettre en place une nouvelle organisation de concertation sociale au sein du ministère de la Défense. C’est un chemin ardu qu’il va falloir tracer ; il nécessite, de la part de tous les acteurs : bonne foi, confiance et détermination. La seule voie passe par la négociation entre acteurs responsables et reconnus. Nous souhaitons apporter notre contribution active et constructive à ce projet essentiel.
Cet avenir nouveau pour l’action de nos armées doit être bâti sur un consensus fort, loin si possible des querelles partisanes. Cela nécessite un engagement de chacun d’entre nous afin de soutenir, d’aider et d’éclairer les responsables politiques dans la mesure de nos expertises et de notre enthousiasme.
Bonne rentrée à tous.
Le Vice-Amiral (2S) Michel OLHAGARAY – Président de l’ANOCR