L’armée est l’armée de la Nation. Elle ne prête pas de serment d’allégeance à un homme, à une religion ou à un parti. Elle a la charge fondamentale de la Défense de notre pays. La professionnalisation, décidée à la fin du 20° siècle, est désormais irréversible. Elle a clivé notre société et généré un fossé entre la Nation et son armée, même si les opérations que cette dernière a conduites depuis lors lui ont forgé une image positive, si bien qu’il n’y a pas de gros problèmes en matière de recrutement.
Aller vers une armée européenne ? Les expériences d’unités multinationales ont montré la lourdeur d’emploi de formations militaires juxtaposées. Les « CAVEATS », restrictions nationales d’engagement, souvent non écrites, empêchent la complète interopérabilité en opérations. Pour s’en affranchir, il faudra un abandon de souveraineté, qui placera nos troupes sous total commandement opérationnel UE, et des règlements communs. Et quid des dissuasions nucléaires nationale et britannique dont l’Allemagne et d’autres pays européens ne veulent pas, préférant aujourd’hui le bouclier de l’OTAN ? Peut on construire une Europe de la défense tant que les pays de l‘Union ne font pas converger leurs politiques étrangères ?